Bonjour. Je me nomme Fanny Moreau. Je suis coordinatrice travailleur paire professionnelle au sein d'un dispositif d'accompagnement qui s'appelle ESPER et qui fait partie de l'association Pouvoir d'agir 53. Je vais prendre quelques minutes pour vous expliquer ce qu'est l'association Pouvoir d'agir 53 et le dispositif d'accompagnement ESPER. L'association Pouvoir d'agir 53 – comme le disaient Amélie et Grégoire – c'est une association de pairs aidants et d'auto-représentation de personnes qui vivent avec un trouble psychique.
Il faut savoir, on croit qu'au niveau de la France – en tout cas – on est la seule association de pairs aidants structurée autour d'un système qui se veut autonome. Il faut savoir qu'il y a l'association Pouvoir d'agir 53 et, à l'intérieur de celle-ci, il y a le dispositif d'accompagnement ESPER.
Donc, en quoi cette association est innovante, c'est que c'est la première fois que ce sont des pairs aidants, des personnes concernées qui gèrent à la fois l'association et qui gèrent également un dispositif d'accompagnement. Donc, je dirais que Pouvoir d'agir 53 est mon employeur, aujourd'hui. Puisque moi je suis salariée.
L'association en elle-même, on peut la comparer à un organe décisionnaire où les personnes interviennent au niveau des instances. Vous connaissez peut-être les PTSM ou les CLSM. Et le but de notre participation, c'est de faire bouger les lignes, de donner la parole aux personnes concernées. Et de faire aussi tout un travail autour de la déstigmatisation du trouble psychique. C'est-à-dire qu'on intervient aussi sur demande des organismes de formation, tels que des écoles d'infirmiers ou d'aides soignants.
Et, en fait, le but c'est vraiment de nous faire connaitre, mais aussi de préparer les futurs professionnels à envisager un travail en commun – ou en partenariat en tout cas – avec des pairs aidants. On intervient aussi, au niveau de Pouvoir d'agir, dans tout ce qui concerne les SISM, des forums associatifs ou des villages partenaires santé. Je dirais que l'association Pouvoir d'agir 53, c'est vraiment ça.
Et c'est composé à peu près de treize personnes. À l'intérieur, donc, on est organisés en collèges. Et, en fait, il y a ce qu'on appelle le collège un, qui correspond au bureau. Il y a le président, secrétaire, trésorier, secrétaire adjointe. Dans le collège deux, il y a tout ce qu'on appelle des pairs aidants bénévoles, qui participent à l'organisation de l'association – mais qui ne peuvent pas prendre une fonction ou un statut de président du fait de leur mesure de protection.
Et, dans le collège trois, c'est les représentants des aidés. Le collège quatre, on retrouve tout ce qui est partenaires. Par exemple Schizo'Jeun's, en Mayenne. Il y a aussi l'UNAFAM, les GEMs, le CREHPSY. Le collège cinq, ce sont des facilitateurs. C'est-à-dire des personnes qui nous soutiennent d'un point de vue technique. Aujourd'hui, il y en a trois. Ce sont Pascal, l'auteur facilitateur au niveau de l'association. On a aussi Monique, qui est plus facilitatrice au niveau secrétariat. Et on a Jean-Luc, qui est facilitateur au niveau trésorerie.
Ils apportent bien leur éclairage d'un point de vue technique. Mais ils ont pas du tout de pouvoir décisionnaire au niveau de l'association. Et donc, Pouvoir d'agir, en fait, on est sur un mode de gouvernance qu'on appelle partagé. C'est-à-dire que c'est pas parce que je suis coordinatrice ou que Grégoire est président qu'on a plus de pouvoir que les autres personnes.
On a choisi ce mode d'organisation parce que, souvent, en tout cas dans mon cas, la question de la gouvernance verticale, hiérarchique, c'est compliqué. Et ça peut réactiver mes troubles. Donc c'est vrai qu'en mode de gouvernance partagée, chacun a la parole et chacun peut donner un argument – qu'on appelle une objection raisonnable – pour prendre une décision. Ce qui fait que ça nous évite la réactivation des troubles, de cette façon. Donc voilà, en gros. Je ne vais pas m'étendre plus.