L’accès aux nouvelles technologies

Entretien avec réalisé le à Paris (France)
et publié le .
Si les institutions politiques ne donnent pas accès à tous les citoyens à ces nouvelles technologies, on va laisser en rade beaucoup de gens.

Du côté de l'Europe, c'est très clair. Avec Lisbonne 2001, qui a plus ou moins échoué, l'idée de la formation tout au long de la vie, de l'éducation, de l'apprentissage qui était très mis en avant par l'Europe à ce moment-là. Dans l'idée que la technologie 2.0 va transformer le monde.

Et, en tant que politique, si on ne donne pas accès et ne favorise pas l'accès à tout citoyen à ce système de pensée nouvelle et à ces technologies nouvelles, on va laisser en rade énormément de gens. On va favoriser un écart entre ceux qui auraient ou non accès. Ce fossé que Chirac appelait la fracture numérique, chez nous.

C'est pour ça que l'Europe se met sur cette idée-là avec quelque chose de très fort dans l'apprentissage tout au long de la vie. Il y a du savoir informel. Donc la vie donne des expériences, permet l'expérience de soi, du monde, des autres, etc. Et la formation, dans l'informel ou dans le formel, donne accès en tant que savoir mobilisable, échangeable, etc. Ça, c'est une politique européenne.

La comission européenne et les pays répondent oui, sur ça. Et c'est eux qui lancent l'appel à projets. Nous, on y répond en disant c'est quoi les perspectives, les conceptualisations et les pragmatiques qui vont pouvoir y répondre.

Du côté de la santé mentale, c'est l'empowerment. Et les parcours d'accompagnement à l'emploi. Et le rétablissement. Il y avait pas ce mot dans Emilia, mais c'était là. Empowerment, rétablissement et inclusion sociale répondaient, pour le collectif Enter, positivement à cette question-là. Ça, c'est un premier point un peu macro.

Plus dans le meso et le micro de ce qui s'est passé localement, et dans le processus formatif dans la formation expérientielle, on était dans ce cadre-là. Même s'il y avait à la fois du formel, de l'informel et du non-formel, il y a bien cette idée-là.

Moi, je suis issue de l'éducation populaire, de l'empowerment à la Paulo Freire qui dit conscientisation et émancipation. Derrière ça, c'est l'émancipation pour pouvoir activer sa position de citoyen.

Emmanuelle Jouet. Docteure en sciences de l’éducation et chercheure au Laboratoire de recherche en psychiatrie sociale du Groupement Hospitalier Universitaire Psychiatrie et neurosciences, à Paris (France). Laboratoire de recherche de l'EPS Maison Blanche à Paris, France Publications d'Emmanuelle Jouet sur Cairn.info Construction et reconnaissance des savoirs expérientiels des patients Emmanuelle Jouet sur LinkedIn